SIE : penser aux jachères mellifères SIE : penser aux jachères mellifères
Les évolutions réglementaires récentes incitent à la mise en place de mélanges offrant aux abeilles et autres insectes une ressource alimentaire plus diversifiée.
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Depuis la campagne 2018, les jachères riches en plantes mellifères sont mieux reconnues en tant que surfaces d’intérêt écologique (SIE) vis-à-vis de leur contribution au maintien des populations d’insectes. Un hectare implanté est valorisé à hauteur de 1,5 ha de SIE, contre 1 ha pour les jachères « classiques ».
Le 4 mars, une mise à jour réglementaire a modifié les dates d’obligation de présence de ces aménagements. Ils doivent désormais être installés avant le 15 avril et détruits après le 15 octobre (une jachère pluriannuelle doit être présente aux mêmes dates).À noter : pour les SIE « jachères classiques », la période reste inchangée ; elle s’étend du 1er mars au 31 août. Pour celles qui ne sont pas déclarées en SIE, elle est de six mois minimum, incluant le 31 mai et le 31 août.
Pour être reconnues comme mellifères et valorisées comme telles, elles doivent être implantées avec un mélange d’au moins cinq espèces apparaissant dans une liste officielle. Achillée, féverole, lotier, sainfoin, trèfles…, une quarantaine de plantes la composent. Elles ont été sélectionnées car elles constituent une ressource alimentaire importante (nectar et/ou pollen) pour de nombreux insectes.
Si la première version de ce document avait été publiée trop tard pour la campagne 2018 (début avril pour une présence obligatoire initialement fixée au 1er mars), la deuxième est arrivée à temps pour 2019. La mise à jour du 4 mars a été l’occasion de retirer certaines espèces présentant un intérêt mellifère limité (lin ou chicorée sauvage par exemple) ou interférant avec certaines cultures de semences (aneth ou carotte notamment). Marguerite, verveine, mauves ou centaurées ont, quant à elles, fait leur apparition. Le ministère précise que les demandes d’ajout d’espèces allochtones ou potentiellement adventices ont été refusées.
À proximité des lieux de passage
Aucune valorisation n’est permise durant la période d’installation obligatoire, à savoir ni pâture, ni fauche pour exportation. Comme sur l’ensemble des SIE depuis le 1er janvier 2018, l’usage de produits phytosanitaires, y compris autorisés en bio, y est aussi interdit.
Vis-à-vis de leur intérêt esthétique, le Réseau biodiversité pour les abeilles (RBA) conseille d’implanter ces jachères à proximité de routes, de chemins de randonnée ou de bâtiments.
« Il n’y a pas besoin de beaucoup d’espace si on choisit les bonnes espèces », assure Philippe Lecompte, président du RBA. L’association a estimé que les deux tiers des besoins d’une colonie d’abeilles sont couverts par l’implantation de couverts mellifères sur 0,5 % de sa zone de butinage.
Hélène Parisot
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